En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La « résurrection de la chair » désigne par excellence l’objet de l’espérance chrétienne. Elle est affirmée dans le Symbole des Apôtres.
Comment l’envisager ? Difficile de répondre bien sûr. Pour parler de la résurrection nous n’avons comme référence que celle de Jésus ressuscité. Les apparitions ne nous décrivent pas son corps tel qu’il est auprès du Père mais elles nous indiquent la manière dont Jésus s’est fait reconnaître à ses disciples. Il est identifiable, mais son corps est autre : son humanité n’est pas absorbée par la vie divine, son histoire ni ses relations antérieures gommées. Il apparaît avec un corps qui est la présence de sa relation nouée avec ses disciples, ressuscitée.
Cette référence à la résurrection de Jésus éclaire la formule du Symbole des Apôtres comme « la résurrection des morts » du Symbole Nicée-Constantinople. Il est remarquable que dans aucun des deux symboles il n’est question de « corps ». Les corps à la mort deviennent des cadavres qui retournent à la poussière. Cependant nous croyons à la résurrection des morts, à la résurrection de la chair. N’oublions pas que ces formules dogmatiques sont d’abord négatives. Il s’agit de dire que la résurrection n’est pas l’immortalité de l’âme et n’est pas non plus un retour à ce que nous étions auparavant. C’est que le langage biblique est peu sensible aux distinctions corps mortel / âme immortelle héritées de la pensée grecque. Il s’appuie par contre sur la distinction caractéristique entre chair et esprit. La « chair » en hébreu désigne toujours l’être vivant animé dans sa fragilité et ses limites. L’Esprit relève et renouvelle cette chair, être vivant ressuscité. La formule « résurrection de la chair » souligne que c’est cet être vivant, riche de tout ce qui fait vivre chacun, qui est la chair concernée par la résurrection dès aujourd’hui et pour demain.
Pour approfondir cette question, je vous invite à participer à notre session sur le Credo. Elle est conçue de telle manière que l’on peut y entrer même si on n’a jamais fait de théologie.