En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La question n’est pas d’abord celle d'un baptême de Jésus : le fait est attesté, Jésus a reçu un baptême, signe de pénitence, lui qu’on ne peut convaincre de péché (Mt 3, 13-17 ; Mc 1, 9-11 ; Lc 3, 21-22 ; Jn 1, 29-34) ; cela peut paraître énigmatique, et même choquant.
La question est celle de la signification de ce baptême. L’importance de cet événement est telle qu’aucun évangéliste n’a pas pu le gommer. On remarquera cependant que leurs récits ne s’intéressent pas au baptême lui-même. Ils orientent le regard vers l’essentiel, ce qui se passe à la sortie de l’eau : ''Tu es mon Fils bien aimé, il m'a plu de te choisir.'' (Mc1,11; Mt3,17; Lc3,22). Le geste du baptême de Jean, caractérisé par le jugement et la purification, n’est plus l’important : la valeur du baptême tient à la foi que Jésus accorde à la parole qu’il reçoit de son Père. Le baptême de Jésus prend dès lors une signification toute nouvelle, la même que l’évangile reprend dans la scène de la transfiguration. C’est une parole annonciatrice d’un temps nouveau, celui de l’Esprit Saint, qui manifeste les liens étroits entre le Père et le Fils. Ce n’est plus le baptême qui sauve, mais Celui qui baptise dans l'Esprit, Jésus crucifié et ressuscité, le Fils de Dieu. C’est lui, Jésus, qui est le Sauveur, son action offre à tous de participer à sa propre sainteté par son Esprit.
Dans l’appel qu’il adresse à notre liberté, sommes-nous prêts à reconnaître Jésus comme le Messie, le Fils de Dieu ? A reconnaître dans le geste simple du baptême que la Parole de Dieu ''Tu es mon fils, moi aujourd'hui, je t'ai engendré'' est pour nous, qu’elle peut faire vivre, qu’elle est promesse de vie ?