En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Il est clair que Dieu n’est pas un objet d’expérience, au sens empirique ou scientifique de ce terme. Mais il faut relire et se laisser étonner par les premiers versets de la première lettre de Jean : “ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie…nous vous l’annonçons”. En un raccourci spectaculaire, Jean met en relation l’expérience la plus commune -voir, entendre, toucher- et ce qu’aucune expérience ne saurait prouver scientifiquement : “ Dieu a dit une seule parole, qui fut son Fils” (Hb 1, 1-2). Notre foi repose sur cette expérience (voir, entendre, toucher), vécue de manière bouleversante par les disciples d’Emmaüs : “Nous avons vu le Seigneur”. De quoi témoignent les évangélistes ? Que tout ce qu’ils avaient connu et compris de Jésus (ses actes et ses paroles, toute sa vie d’amour pour Dieu et les hommes et qui avait déjà sa clarté propre) recelait un sens et une signification ultime qu’ils découvrent maintenant qu’il est ressuscité : Jésus n’est pas seulement le Ressuscité mais aussi et en même temps le Ressuscitant, “Celui qui relève” sans que sa résurrection efface le caractère insupportable de la croix. C’est alors toute la vie du croyant qui atteste que Dieu sauve, que nous pouvons lui faire confiance et que cette confiance que nous lui donnons transforme notre existence. Enfin de compte, aimer Jésus signifie toujours la même chose : répondre à l’appel du Dieu vivant qui se révèle dans le Christ, comme don et espérance de vie.