En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France

Dieu agit-il sur les événements de notre vie ?

Votre remarque est bien normale et humaine. Qui ne se révolte pas quand les choses vont mal. Qui n’est pas prêt à remercier Dieu quand tout va bien ?

Et pourtant l'action de grâce et la louange ont souvent moins de place que la demande dans notre prière.  Si nous ne pensons pas à rendre grâce, c'est que nous pensons, souvent inconsciemment, que c'est normal que Dieu s'occupe de nous, qu'il réponde à nos besoins. 

La prière d'action de grâce nous fait reconnaître tout ce Dieu fait pour nous, elle nous fait penser à la bonté de Dieu pour nous. Même dans les temps d'épreuve, il y a toujours un aspect pour le quel nous pouvons rendre grâce à Dieu.

Relisons l’épisode de la multiplication des pains.
Comme vous le soulignez justement, normalement, l'action de grâces se situe dans un contexte d'abondance, quand rien ne manque, quand tout est prêt pour une fête. Ici, au contraire, tout manque, ou, plus exactement, il y a une disproportion alarmante entre le peu de ressources disponibles et les besoins énormes. Jésus ne rend pas Dieu responsable de la situation.
Dans une telle situation, Jésus, au contraire, prend les cinq pains, lève les yeux vers le ciel et bénit le Père céleste. Il ne se plaint pas de ce qu'il n'a pas ; il rend grâces pour ce qu'il a reçu, et ce contact reconnaissant avec Dieu son Père débloque la situation. Jésus est remonté jusqu'à la source de tout bien. « Tout don excellent, toute donation parfaite vient d'en haut et descend du Père des lumières » (Jc 1, 17). Par la reconnaissance. Jésus a ouvert la voie à la bonté divine, qui donne à tous avec abondance : tous mangèrent à satiété et, après le repas, on ramassa beaucoup de restes.
En fait il nous est souvent difficile de reconnaître la réponse de Dieu à nos demandes. Elle ne va pas forcément vers le bien, vers ce que nous estimons bien, Dieu peut avoir d’autres visions que nous ne comprenons pas, mais nous avons foi que Dieu agit toujours pour le bien de l’homme dans son immense amour.
Ainsi quand tout va mal, il faudrait avoir le ressort de rendre grâce à Dieu pour les bonnes choses que nous avons reçues, en beaucoup de circonstances notre situation serait changée, transformée, et nous pourrions, avec la grâce généreuse de Dieu, faire des choses merveilleuses.
Dans notre épisode de la multiplication des pains, de quoi Jésus rend-il grâces ? D'avoir lui-même quelque chose à manger ? C'est la situation habituelle. Nous rendons grâces pour la nourriture que nous mangeons. Mais ce n'est pas le point de vue de Jésus. Il n'a pas demandé les pains pour lui-même, mais pour les distribuer aux autres. Le Père céleste est celui qui donne ; Jésus rend grâces au Père pour la possibilité qu'il a de s'associer au mouvement du Père, à l'action généreuse du Père.
Ainsi notre prière d’action de grâce, de louange devrait être indépendante des circonstances de notre vie. Ce qui n’annule pas la prière de demande que Jésus lui-même nous a conseillé et appris (cf le Notre Père).



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