En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Publié le Samedi 30 décembre 2023
Raphael (1483-1520), La Madone à la prairie (1505-1506), Kunsthistorisches Museum, Vienne
Ce tableau date de la période où Raphaël arrive à Florence. Il rentre en contact avec Léonard de Vinci et Michel Ange. Extrêmement doué il assimile immédiatement les apports des deux grands maîtres et son style évolue. Il réalise des tableaux représentant des Madones pleines de douceur et d’humanité.
Ici, il représente la Vierge Marie, Jésus et son cousin Jean Baptiste, son compagnon de jeu, dans une grande prairie qui permet de regarder au loin.
La Vierge assise et tenant l'Enfant Jésus de ses deux mains, porte sa traditionnelle pèlerine bleue, couleur du ciel, et une robe rouge, couleur de la passion du Christ. La sobriété de cette tenue vestimentaire n'est agrémentée que par quelques borderies d'or .
A gauche Jean Baptiste tient un bâton terminé en croix, accessoire qui lui est traditionnellement dévolu.
Jésus tient la croix d'une main, évoquant sa future crucifixion.
La Vierge observe cette scène sereinement mais avec une certain tristesse dans le regard.
Les trois personnages portent une auréole discrète autour de la tête, symbole de sainteté.
Aucune activité humaine n’apparaît, ils sont hors du monde, une grande quiétude règne.
L'originalité de l’œuvre vient de la parfaite sérénité qui s'en dégage, chacun a fait le choix de suivre la volonté de Dieu. L'humanisation du divin se manifeste par l'évocation d'une mère promenant simplement ses enfants dans la campagne, comme s'il s'agissait d'une famille ordinaire. Mais le drame est figuré discrètement par la fleur de pavot rouge placée à droite de la Vierge et la croix de Jean Baptiste. La quiétude du présent ne cache pas le tragique de l'avenir.
Mère et enfants sont à la fois hors du monde et dans le monde où, sans composer avec le monde, chacun aura à suivre la volonté de Dieu, ainsi le Mal sera vaincu.
Je vous l’écris, petits enfants : Vos péchés vous sont remis à cause du nom de Jésus.
Je vous l’écris, parents : Vous connaissez celui qui existe depuis le commencement.
Je vous l’écris, jeunes gens : Vous avez vaincu le Mauvais.
Je vous l’ai écrit, enfants : Vous connaissez le Père.
Je vous l’ai écrit, parents : Vous connaissez celui qui existe depuis le commencement.
Je vous l’ai écrit, jeunes gens : Vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais.
N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui.
Tout ce qu’il y a dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’arrogance de la richesse –, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde.
Or, le monde passe, et sa convoitise avec lui. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.
(1 Jn 2, 12-17)
Après avoir rappelé que le commandement de l'amour de Dieu et du prochain, énoncé dans le livre du Lévitique, est réactualisé à la lumière du Christ, l'auteur s'adresse directement à ses lecteurs pour leur réaffirmer ce commandement de l'amour.
Il s'adresse à tous, enfants, parents c'est à dire aux plus anciens et aux plus jeunes .
Il parle au présent, « je vous dis » puis au passé « je vous l'ai dit », et ainsi se répète pour marteler son annonce de la Bonne Nouvelle.
Il rappelle ce qu'il a dit auparavant dans sa lettre, à propos du pardon des péchés, du commencement du monde, et de la connaissance de Dieu.
Trois personnages sont ici mentionnés : Jésus, le Père et le Mauvais.
L'auteur place ses auditeurs devant un choix entre la reconnaissance du Père et du Fils ou le penchant pour le Mauvais. Le Mal est vaincu mais le discernement du croyant n'est pas effectué. L'amour du Père et l'amour du monde sont opposés.
L'auteur met ensuite en garde contre la participation au monde puisque le désir du monde est incompatible avec la recherche de la volonté de Dieu. Celui qui entre dans la logique du monde compose avec le mal. Le monde ici représente en quelque sorte le refus de Dieu, le péché.
L'auteur invite le croyant à contempler par avance le monde en train de disparaître avec ses désirs, laissant émerger un monde où le Mal sera vaincu par le Christ ; déjà, le croyant qui fait la volonté de Dieu demeure en Dieu pour toujours.