En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Publié le Vendredi 5 janvier 2024
Le Titien, 1490-1576, Caïn et Abel, entre 1542-1544, Cathédrale de Santa Maria della salute, Venise
Titien est venu très jeune à Venise dans l'atelier de Bellini (1425-1516) et Giorgione. (1477-1510)
Entre 1540 et 1548 il réalise trois grandes toiles d'environ 3m sur 3m dans son atelier, pour décorer l'église San Spirito en Isola. En 1656 ces tableaux ont été déplacés pour décorer le plafond de la sacristie de l'église de la Salute
Ce sont des œuvres datant de la maturité de Titien qui revenait de Rome où il a été influencé par Michel Ange (1475-1564) pour les formes, l'impétuosité des mouvements, la force des couleurs. Titien montre dans le même temps une sensibilité complètement autonome pour l'espace, loin de la conception maniériste romaine.
Dans ce tableau de Caïn et Abel, Titien rend compte de la terrible histoire relatée au chapitre 4 de la Genèse. Il relègue sur le côté, le cachant à demi, l'autel des offrandes, objet de la folie homicide de Caïn.
Le peintre rassemble en une synthèse puissante les corps et les gestes plus que les visages qui restent presque invisibles, suggérant la violence des sentiments.
Le jeu des courbes et des droites confère à Abel une attitude adoucie , alors que Caïn paraît plus rude et brutal.
La scène, caractérisée par une forte tension émotive qui se dégage des formes données aux corps des deux hommes, se déroule dans une atmosphère nocturne. Les lumières et les reflets interagissent donnant un ton dramatique de la composition.
Tel est le message que vous avez entendu depuis le commencement : aimons-nous les uns les autres.
Ne soyons pas comme Caïn : il appartenait au Mauvais et il égorgea son frère. Et pourquoi l’a-t-il égorgé ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises : au contraire, celles de son frère étaient justes.
Ne soyez pas étonnés, frères, si le monde a de la haine contre vous.
Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort.
Quiconque a de la haine contre son frère est un meurtrier, et vous savez que pas un meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui.
Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères.
Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans faire preuve de compassion, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ?
Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité.
Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur ;
car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses.
Bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu.
1 Jn 3, 11-21
L'auteur rappelle l'annonce de la Bonne Nouvelle : « que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés ».
Pour souligner l'importance du frère dans l'Ancien Testament, il évoque l'histoire de Caïn et Abel, opposant les œuvres mauvaises de Caïn et les œuvres justes de son frère Abel. Caïn représente celui qui n'a pas la vie éternelle demeurant en lui. Celui qui aime son frère se trouve du côté de la vie.
Une vie présente, d'aujourd'hui, sans attendre la vie de l'au-delà après notre mort. Avec l'auteur de la lettre, nous croyons que la vie « éternelle » se vit dès maintenant, nous la reconnaissons à l'amour que nous avons pour Dieu et pour notre prochain. Nous avons la vie éternelle en donnant notre vie pour nos frères, comme Jésus l'a fait pour nous !
Puis l'auteur développe comment pratiquer la justice. Jésus est le modèle et le fondement de l'amour du frère. Jean parle de justice : si le Christ a livré sa vie pour moi, il est juste à mon tour que j'agisse en conformité avec ce don d'amour.
Le croyant qui demeure dans l'amour de Dieu participe à ce même mouvement d'amour et de compassion, dans des actes concrets, en acte et en vérité.